samedi 1 septembre 2012

Le long des Canaux : Cuiry les Chaudardes - Sarry 22/07/2012

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La rencontre de deux canaux
Et voici une nouvelle journée qui commença par un joli brouillard matinal qui se dispersa fort heureusement après le petit-déjeuner. Quelques kilomètres de routes me suffiraient pour rejoindre le canal sur la commune de Berry-au-Bac. Une toute petite portion du canal latéral à L'Aisne tout d'abord, puis le canal de l'Aisne à la Marne ensuite et enfin le canal latéral à la Marne.
Je fis une première halte qui fut primordiale pour mon ravitaillement, car si cette boulangerie eût accepté un paiement par carte inférieur à sept euros, je n'aurais pu acheter suffisamment de pain et de viennoiseries pour être tranquille jusqu'à la quasi-fin du périple.
Voici donc Berry-au-bac qui me permit de rejoindre le canal qui devait me mener à Reims. Ce fut chose faite après avoir engagé la discussion avec la sympathique demoiselle qui gérait l'écluse de la ville. Le fait qu'elle portait un T-shirt à l'effigie de Dexter, l'expert en éclaboussures de sang, ne m'inspira pas confiance de prime abord mais étant moi-même fan de la série, je fus assez vite rassuré sur les intentions de cette dame.
La coulée verte reimoise
Le canal était très agréable et comme nous étions dimanche, de nombreuses personnes arpentaient les chemins de halage et je croisai de nombreux cyclistes en chemin. Après quelques kilomètres d'un sentier un peu herbeux, j'arrivai au nord de Reims qui a fort opportunément aménagé une voie verte d'une douzaine de kilomètres dans sa traversée. Un homme en rollers attira mon attention, tandis que je prenais une photo du plan de cette voie verte. Il allait m'accompagner tacitement jusqu'à la sortie de Reims. Dieu qu'il y avait du monde ce dimanche et je me frayai un passage à travers la foule, tâchant d'apercevoir un établissement qui aurait pu m'accueillir pour me restaurer. Finalement, je décidai d'attendre la sortie de la ville afin de profiter d'un endroit un peu plus calme.
Je m'arrêtai au bord du chemin profitant d'un rayon de soleil qui traversait le feuillage des arbres bordant le chemin de halage, et entamai mon repas du midi qui se constituait d'un petit pain et de croissants.
Le souterrain
Je repris mon chemin et de nouveau le calme reprit ses droits. J'approchai du souterrain du mont de Billy qui est interdite à toute circulation autre que fluviale. La route y menant étant fort ardue en raison de la présence d'herbe, je décidai d'emprunter un chemin situé juste un peu au-dessus du chemin de halage : il s'avéra être un chemin réservé pour l'accès pompier à l'entrée du souterrain. J'arrivai donc beaucoup plus vite aux portes du souterrain et remontai, faisant confiance à ma carte, en direction de l'ancienne N44. Je passai devant une ancienne auberge, appelée fort opportunément l'auberge de la voûte, et me retrouvai face à la N44 qui pour mon malheur était en deux fois deux voies à cet endroit.
J'hésitai à traverser tout droit, car un panneau indiquait la présence d'un chemin de halage qui ressemblait à celui que nous avions emprunté avec Crafton à la verticale du Canal de Saint Quentin. Seulement, à l'époque du panneau, l'autoroute et la Ligne à Grande Vitesse Est n'existaient pas. Je me rabattis donc sur l'autre solution que m'indiquait ma carte : longer la N44 à contre-sens puis prendre un pont qui menait par un chemin communal de l'autre côté du mont de Billy. Après avoir gravi une pente assez conséquente en plein soleil, je rejoignis la sortie du souterrain et ce fut une descente en palier très agréable jusqu'à Condé sur Marne.
Arrivé à la dernière écluse, je tombai sur un groupe sympathique qui prenait le repas devant le canal, et j'engageai la conversation sur mon trajet et nous échangeâmes sur le beau temps enfin revenu et sur la suite des vacances. Après m'être fait indiquer la route, je pus enfin rouler sur le Canal latéral à la Marne à destination de Châlons-en-Champagne, maintenant mais qui s'appelait alors Châlons sur Marne, nom qui me rassure plus quant à la présence du canal dans cette ville que l'actuel. 

Châlons
Bref, le revêtement devint vite très agréable, puisque l'agglomération a eu la  bonne idée d'aménager une voie verte sur les bords du canal. Je progressai donc assez vite et après avoir discuté avec quelques personnes sympathiques qui me rassurèrent sur la suite du chemin, j'atteignis Châlons. Conscient d'être presque arrivé et content d'avoir bien roulé, je décidai d’accélérer la cadence pour les trois derniers kilomètres. Bien mal m'en prit, car un bruit que je n'avais encore jamais entendu stoppa net mon enthousiaste : ce sifflement m'indiquait que j'avais crevé, mais que, ne faisant pas les choses à moitié, ce n'était pas une crevaison lente.
Je descendis du vélo, constatai les dégâts et entrepris de changer ma première chambre. Un coup de démonte-pneu, facile ... Pompe à vélo en mains, les doigts dans le nez ... Maintenir le vélo pendant que je gonfle, pas facile .... Je m'escrimai et finis par demander de l'aide à un monsieur accompagné de sa fille pour m'aider à tenir le vélo et même à gonfler, car je m'y prenais apparemment mal, puisque la pression n'augmentait guère. Enfin, je me dis qu'avec 2 bars, j'allais bien tenir jusqu'à Sarry et me remis en selle tout en remerciant chaudement mon assistant du moment.
" Ca y est !, me dis-je. Voici Sarry, je vais pouvoir me reposer après cette belle journée "  Je voulais également soulager la douleur qui commençait à me faire souffrir chaque fois que je me levais de la selle : l'irritation due au frottement m'avait entamé le séant jusqu'au sang. Et bien sûr, j'étais parti, comme me l'avait fait remarqué Crafton, sans trousse de secours : ni crème solaire, ni pansement, ni même de dentifrice ... Je comptais bien sur la journée du lendemain qui ne comptait que 70 kilomètres d'étape pour pouvoir pallier ces manques.
Seulement voilà, quelques décamètres après avoir franchi le canal pour entrer dans Sarry  qu' une mauvaise nouvelle arriva : j'étais de nouveau à plat .... Au diable le changement de chambre, il ne me restait que quelques hectomètres, je téléphonai donc à mon hôte du soir pour la rassurer sur ma venue et entrai chez elle à pied.


Content d'être arrivé, car l'accueil chaleureux qui me fut réservé me mit du baume au cœur. Mme Maillet me présenta la chambre, au rez-de-chaussée, donc bien pratique lorsqu'on voyage à vélo. Cette chambre est entièrement adaptée aux personnes à mobilité réduite, et la décoration sobre, plaisante et de bon goût me plut tout de suite. Je m'installai et pris une douche revigorante pendant que mon hôte se renseignait sur l'ouverture d'un magasin de cycles à Châlons où elle promit de me déposer le lendemain.
L'information en poche, je profitais de la salle télé que m'avait indiqué ma charmante hôtesse pour regarder le journal télévisé avant d'aller rejoindre mon lit. Lit grand et agréable qui me fit sombrer dans les bras de Morphée rapidement.
L'ancien château de Sarry était devenu une exploitation agricole et la porte d'entrée est un des rares vestiges du bâtiment originel (un guide présent dans la chambre en raconte l'histoire dans les moindres détails ). Le cadre est donc très reposant ; mais ici, ce sont surtout les humains qui font qu'on n'oublie pas le séjour. Je vous recommande chaudement cet endroit !
Le lendemain matin, le petit-déjeuner fut partagé avec une famille belge de retour de vacances en Corse : ils remontaient et moi je descendais. Et ce fut le départ pour une matinée bricolage ... Mais c'est un autre jour. 

1 commentaire:

Crafton a dit…

Sympa de lire ce résumé de l'étape pour moi qui l'ai vécue en direct au téléphone avec tous tes ennuis mécaniques :-)