samedi 29 octobre 2011

Auby - Nevers : Etape Coulanges la Vineuse - Champlin

Etape 5  Coulanges la Vineuse - Champlin

Et voici la dernière étape de ce périple.
Partis de bon matin en direction du canal, nous étions soulagés et ravis d'approcher de la dernière étape qui promettait d'être paisible, du moins tant que le canal durerait.
Le Canal du Nivernais
La descente vers le canal nous confirmait que Coulanges la Vineuse était bien en hauteur car nous atteignîmes les bords de l'Yonne sans aucun souci.
Effectivement la route du canal fut très agréable et les aménagements progressifs de l'enrobé nous permettait de rester au plus près de l'eau la plupart du temps. A ce propos la carte que nous avions acheté auprès du syndicat de tourisme de la Nièvre s'est avérée pratique mais les informations étaient déjà dépassées car de nouvelles portions avaient ouvert et des détours étaient à présent inutiles. Le parcours fut émaillé d'arrêt panneaux mais je dus me restreindre pour ne pas mettre en péril l'organisation chronologique de notre parcours.

En plein effort à l'arrivée sur Clamecy
L'arrivée dans le département de la Nièvre se traduisit par un joli panneau qui nous précisait les efforts importants consentis par le département pour aménager ce canal.
La traversée de Clamecy fut très agréable, d'autant plus que nous fîmes une halte afin de nous y restaurer chez Emilie d'un bon plat de pâtes roboratif. Et nous revoici sur la route le long d'un canal vraiment très agréable.
C'est arrivé à la sortie du canal au niveau de Chitry les Mines, patrie de Jules Renard que nous déchantâmes. La route sinueuse qui s'ouvrait devant nous allait nous faire souffrir. Le moral en prenait un coup et la fatigue commençait vraiment à peser sur nos coups de pédales. Arrivés à Guipy nous blaguons une dernière fois en voulant nourrir les poissons !

L'entrée dans Neuilly
Puis c'est le début de l'ascension par la D146 et le village de Neuilly. Début raide en lacet.
Mais ce ne fut pas le pire : la montée vers Champlin par Champallemant fut sans aucun doute celle qui éprouva le plus notre volonté. 
Première mention de Champlin
Mais déjà les premiers supporters s'approchaient et les flashs crépitaient tout autour de nous. L'arrivée était toute proche, nous le sentions.
Et ce fut la banderole du soulagement !





Nous avions réussi, malgré tous les événements météorologiques et physiques qui avaient émaillé le parcours.
Je tiens aussi à remercier la voiture balai conduite par Marie sans laquelle nous n'aurions pas eu la logistique nécessaire pour faire cette descente vers le Nivernais.

La butte de Montenoison
J'ai mis le temps avant d'écrire ce compte-rendu, et j'aurais pu aussi parler de la butte de Montenoison et de ses 16% de pente à gravir dans les derniers hectomètres, des bons moments passés sur place mais j'ai voulu me concentrer sur le partie vélo.



Ce canal m'a donné d'autres envies locales ( canal de Roubaix, de Tourcoing ), régionales ( canal de la Deûle, d'Aire, de la Scarpe ) inter-régionales ( canal de la Sambre à l'Oise ) et même européennes ( canal de l'Espierre, de l'Escaut). D'autres devraient suivre : canal de Bourgogne, canal de l'Aisne à l'Oise, canal des Ardennes : le choix est vaste !

Auby - Nevers : Etape Marcilly le Hayer - Coulanges la Vineuse.

Etape 4 Marcilly le Hayer - Coulanges la Vineuse.

Nous étions à nouveau trois au départ de cette étape.
Et comme le veut la tradition, c'est par une jolie pente ascendante que nous débutions la journée après un petit-déjeuner bien consistant.
La tour de communication que nous apercevions nous confirmait de la hauteur que nous avions atteinte après avoir peiné quelques kilomètres.
Puis nous arrivâmes à la grand-route qui reliait Sens à Troyes. Là, à la demande générale, nous fîmes un petit détour destiné à prendre en photo une magnifique borne ainsi qu'une plaque de l'époque impériale.
Puis nous nous écartâmes des grands chemins en traversant le joli village de Flacy ce qui nous entraîna à la campagne à destination de Arces-Dilo.
Déjeuner à Rigny
Le charmant village de Rigny le Ferron, traversé par le GR2 qui vous entraîne de la source de la Seine jusqu'à son embouchure, fut le théâtre de notre halte déjeuner. Assis autour d'une table déposée à l'ombre de l'église par la boulangère qui nous avait fourni de quoi nous restaurer, nous appréciâmes ce moment de repos et constations que la chaleur était déjà accablante alors que nous n'avions pas encore atteint les heures les plus chaudes.
Nous reprîmes la route à travers bois et forêt afin de rejoindre Arces. C'est sur ce chemin bien vert que nous avons eu de la part de Mimi une petite leçon de solidarité intersexuelle. Il faisait chaud et nous buvions abondamment pour ne pas nous déshydrater complètement. Arriva ce qui devait arriver : il nous fallait trouver un arbre ou un buisson discret. Que nenni ! Devant les protestations indignées de notre partenaire féminine au sujet de la facilité des garçons à se soulager n'importe où, nous décidâmes, la mort dans l'âme, de nous montrer solidaire et d'attendre le prochain arrêt dans le premier bar qui se présenterait.
Le relais de la forêt d'Othe
Le passage dans la forêt fut accueilli avec soulagement car la chaleur se faisait de plus en plus forte et nos réserves d'eau diminuaient comme peau de chagrin. Enfin Arces se profilait en contre-bas et nous nous arrêtâmes dans un bar qui était en réalité un relais sur la route blanche ( route nationale 5 ) qui reliait la capitale à la Suisse.
Ce bar, tenu par des personnes très âgées était lui aussi d'un autre âge. La terrasse nous accueillait et nous pûmes déguster une boisson bien rafraîchissante. Après quoi, nous envisageâmes de passer au petit coin, qui, il faut le dire, n'était pas d'une odeur irréprochable en raison des fortes chaleurs du jour. Les tenanciers avaient bien cerné leur clientèle composée de forçat de la route et de nombreux magazines "masculins" trônaient bien en évidence au-dessus du comptoir.
Après avoir rempli nos gourdes d'une eau bien glacée, qui se réchauffa malgré tout assez vite, nous dûmes ressortir du creux dans lequel se trouvait Arces pour récupérer la route d'Auxerre par la D84. Après de magnifiques descentes ( que nous dûmes remonter ), nous traversâmes Brienon sur Armançon, puis Seignelay, après avoir parcouru une longue ligne droite qui n'en finissait plus de monter.
Petit passage par la forêt Saint Germain, puis, comme nous avions du retard dans l'horaire prévu nous décidâmes de continuer sur la D84 dans la longue et désagréable ( pour des cyclistes ) entrée nord d'Auxerre. Une sortie d'autoroute, puis le contournement nord de la ville nous amenaient sans cesse plus de voitures et ce d'autant plus que nous n'étions pas loin de l'heure de pointe.
Après avoir traversé l'Yonne, nous pensions pouvoir longer le cours d'eau et surtout les bords du canal du Nivernais. Nous dûmes nous contenter d'une route départementale, heureusement peu empruntée qui longeait l'Yonne.
Coulange la Vineuse
Après quelques kilomètres d'effort et sous un soleil déjà déclinant, nous arrivâmes en vue de notre destination. Une terrible montée pour rejoindre Escolives Sainte Camille faillit achever notre moral déclinant suite aux efforts de la journée. Quelques kilomètres de difficile ascension et nous rejoignîmes notre chambre d'hôte idéalement située dans un domaine viticole de très bon aloi.
Repas à Clamecy
Les chambres étaient très accueillantes mais la journée ne s'arrêtait pas là car nous avions prévu de rejoindre Emilie et Aimée à Clamecy afin de profiter d'un repas tous ensemble dans cette ville millénaire. Malgré la fatigue de la journée, la soirée fut bien agréable et nous portions sur le visage les stigmates d'un soleil radieux.
Il nous restait une dernière étape, et nous pouvions être rassurés : plus de montées en suivant le canal ... mais allait-il jusqu'au bout de notre route ?

Auby - Nevers : Etape Vieils Maison - Marcilly le Hayer

Etape numéro 3 :  Viels Maisons- Marcilly le Hayer

Voici sans doute l'étape la plus courte et celle que nous avons parcouru le plus rapidement.
Myriam souhaitant récupérer encore une journée, c'est à deux que nous avons débuté le parcours.
La gare de Verdelot
Et tout a commencé par une sérieuse montée dans le village de Verdelot; montée dans laquelle nous avons croisé l'ancienne gare du village. Le plus difficile était de ne pas se tromper de route car nous étions sur des chemins communaux.  Heureusement,nous avions en notre possession une très bonne carte IGN et quelques signalisations anciennes sont venues confirmer la direction sur laquelle nous nous trouvions.
La météo était me semble-t-il plutôt clémente et le vent ne soufflait pas trop fort. L'arrivée à la Chapelle-Moutils nous fit préférer le lacet qui montait au village plutôt que la pente raide et directe qui aurait pu nous y amener. C'est d'ailleurs en traversant le village que nous avons pu apercevoir une ancienne voie ferrée réaménagée en rando-rail. 
Puis à notre sortie du village nous avons traversé l'ancienne Route Royale qui reliait Paris à Vitry-le-François et enfin peu de temps après nous traversions l'ancienne N304 qui fut rapidement associée à la Nationale 4 afin de relier Paris à Strasbourg.
Sancy les Provins
Notre passage à Sancy-les-Provins se fit par la D60 que nous avions rejoint depuis quelques kilomètres. Une photo de panneau plus tard et nous voici repartis.



L'arrêt du midi se fit à Villiers Saint George, sur la route de Provins. Une boulangerie ouverte proposait quelques pâtés de viande et cela suffit à notre bonheur. Dégustés sur le parvis de l'église, ce ravitaillement nous fit du bien. Il ne resta plus qu'à se mettre en route pour rejoindre l'Aube par la route D72, nommée la route de Villiers Saint George à Nogent sur Seine. Quelques kilomètres à travers champs qui comme bien souvent après une pause roborative commençait par une montée.
Arrivée sur Nogent-sur-Seine
Après avoir traversé Chalautre la Grande, nous arrivions sur les hauteurs de Nogent-sur-Seine. La frontière départementale se situait sur un point de vue assez remarquable : souligné par le jaune des blés, le bleu du ciel tranchait avec le vert de l'herbe qui s'étalait sous nos pieds. En contre-bas se dressaient les tours de la centrale nucléaire de Nogent. 
Faisant fi du contournement de la ville nous empruntâmes la route des ponts qui nous conduisit jusqu'au centre coquet de la ville. La sortie de ville fut assez délicate et nous empruntâmes non la D54 qui était à priori plus directe mais la D374 qui nous fit découvrir des villages et des paysages assez sympathiques.
Nous voici donc partis pour les derniers kilomètres qui s'annoncèrent sans encombres et remplis de plaques de cocher : chaque village traversé avait gardé son précieux patrimoine routier.
Sur le côté des champs de chanvre attirèrent mon attention. Notre hôte nous informa plus tard sur cette culture assez présent dans le département de l'Aube.

Le menhir de la Pierre au Coq
Après avoir été visité un dolmen ( sur lequel avait été apposé un repère IGN) sur le chemin, nous fûmes rejoints par Mimi qui avait repris des forces et souhaitaient se remettre en jambe en  nous accompagnant jusqu'à la chambre d'hôte.

Ce parcours fut le plus rapide de notre épopée et sans doute le moins pénible car ni trop chaud ni trop venteux.
La chambre qui nous accueillait était très classieuse et c'est après un bon repas quelque peu arrosé que nous allâmes nous coucher pour prendre des forces qui nous seraient bien utiles comme vous le constaterez dans la prochaine étape.

mardi 25 octobre 2011

Le canal de Sambre à l'Oise.

Le canal de Sambre à l'Oise ou une tentative désespérée de suivre les berges d'un canal pas toujours très bien aménagé.

Le départ matinal se fait à Guesnain peu avant huit heures du matin. Le froid était mordant. J'avais donc revêtu ma tenue la plus chaude ( gants spécial hiver, veste hiver, coupe-vent,cache-col et cuissard long ) pour pouvoir démarrer dans de bonnes conditions. Le soleil était de la partie et au fur et à mesure de la journée, la chaleur retrouvée m'obligea à me dévêtir quelque peu.

Lever de soleil à l'approche de Bouchain
C'est d'ailleurs avec un lever de soleil derrière un bâtiment typique de l'endroit où je me trouvais que j'entame la série d'illustrations photographiques de cet article. 

L'Escaut à Bouchain
Arrivé au lieu de rendez-vous possible avec mon ami Crafton, je décide d'immortaliser l'endroit qui un jour nous rassemblera peut-être sur nos selles !
Et c'est reparti direction la campagne après la traversée de la grand-route de Valenciennes. Me voici à traverser Haspres puis de rejoindre Saulzoir par un raccourci dont Michelin a le secret : un petit chemin herbeux praticable qu'en VTC ou VTT. Arrivé à Saulzoir, je m'arrête pour prendre le calvaire du village, puis, paniqué, me rend compte de l'absence de mes sacoches qui contenaient quelques précieux éléments de survie : une carte IGN, une pompe à vélo et un rouleau de PQ rose ...
Demi-tour pour récupérer mon bien qui gisait à quelques hectomètres de là, ramassé par un promeneur que je remercie en passant.
Petit passage devant la poste où nous dinâmes d'un délicieux et diététique américain lors de notre excursion d'il y a un an, et me voici de nouveau sur les chemins.
Première montée qui sollicita lourdement les jambes pour récupérer Vertain. Puis, une série de casse-pattes m'emmena jusque Vendegies-au-bois, charmant petit village où je fis mon premier arrêt plaque. C'est aussi sur cette route que le vent se leva et ne me quitta plus jusqu'à l'arrivée à Landrecies.
Une boulangerie salvatrice me permit de nourrir ma pause déjeuner et d'anticiper une éventuelle fringale sur le restant du parcours.

Enfin le canal ! 
Plaque commémorative à Ors
J'atteignis Ors assez vite et je pus constater qu'un poète anglais y avait donné sa vie lors de la Grande Guerre. Après lui avoir rendu hommage puis photographier la plaque de l'écluse je me remis en route sur un chemin herbeux mais roulant.
Tantôt herbeuse mais roulante, tantôt bitumée, la route était vraiment très agréable et très vite j'arrivai dans le département voisin de l'Aisne où la diversité et la qualité des chemins étaient la même que de l'autre côté de la frontière départementale.
Premier blocage sur le canal : un chemin vraiment très difficilement praticable me fit rejoindre la route à Oisy afin de récupérer Etreux où le bitume fut très agréable à suivre sur plusieurs kilomètres.
Et là, premier drame, l'objectif de mon appareil photo ne veut plus sortir ... J'avais été bien inspiré de prendre mon mini-caméscope que je n'avais pas rechargé suffisamment pour filmer mais qui pourrait s'acquitter sans problème de prendre quelques photos.
La route se poursuit toujours aussi agréable et de plus en plus chaude jusque Vadencourt où un autre blocage du canal me força à prendre une décision qui pourrait me coûter le retour.
Je décidai donc après avoir héler un automobiliste du coin qui arrivait au stop à côté duquel je m'étais arrêté de rejoindre Saint Quentin au plus vite. N'ayant pas de carte de la région, je devais faire confiance aux indications, qui s’avérèrent bien utiles, de ce monsieur : " remontez ( Aïe ) toute la route, puis direction "Odville", Bernod et enfin Marcy "
Vue sur l'église d'Hauteville
Je me mis en route à la recherche de la première indication qui s'orthographiait Hauteville, j'avais oublié mon picard ... J'étais convaincu d'être arrivé au plus haut en atteignant le village, mais la suite me prouva que non... J'aurais dû me douter en voyant des éoliennes que j'allais grimper.

La gare de Saint Quentin
La route continua de descendre et de monter jusqu'à ce que je rejoigne la grand-route pour Saint Quentin ( ancienne RN30 ) Une belle descente au milieu des poids-lourds et des automobilistes pressés et me voici dans les faubourgs de Saint Quentin. Puis quelques décamètres plus loin, j'atteignis la gare où après quelques étirements et quelques dégustations, j'attendis l'arrivée du train du retour. J'avais une heure d'avance et après avoir observé la carte, j'aurais peut-être pu tenter de rejoindre Moy de l'Aisne comme j'en avais d'abord eu l'intention ...