mercredi 19 mars 2014

Sous le soleil Pas de Calais : Béthune-Le Crotoy-Béthune

Tout avait commencé la veille de ce dimanche 16 mars.
Après avoir déposé les filles chez Céline et Seb ( un grand merci à eux  ), je filai vers la gare de Lille que j'atteignis en 10 minutes top chrono.
Après avoir acheté mon billet, je rejoignis le train approprié, installai mon vélo sur un des six emplacements réservés dans le TER et attendais tranquillement le départ.
Arrivé une demi-heure plus tard, je me mis en selle pour rejoindre Annezin où j'étais hébergé pour la nuit. Un bon plat de pâtes m'attendait ainsi qu'une bonne discussion. 
Après une nuit courte mais réparatrice voici venu le moment du petit-déjeuner. Nous nous régalâmes de pain grillé et de confiture de rhubarbe.
Accompagné par mon hôte jusqu' à la salle de la Tannerie, la journée s'annonçait belle et ensoleillée. Arrivé sur place, je m'inscrivis non sans appréhension car tout le monde était habitué à ce genre de randonnée.
Départ groupé dans la joie et la bonne humeur, et les écarts se creusèrent très rapidement. Je fus lâché dès la sortie de Béthune et je ne devais pas voir grand monde de la journée.

Les premiers kilomètres furent l'occasion de me rappeler les bons moments d'une sortie effectuée avec Crafton lors d'un périple en direction de la côte. Des villages au nom familier se succédèrent : Bruay, la Comté, Magnicourt en Compté, Baîlleul aux Cornailles et son panneau Michelin près d'un banc ( l'assise n'y est plus), Ternas etc.  Je connaissais plutôt bien cette partie et n'eus aucune difficulté à m'orienter.
Arrivé à Frévent, je fus rejoins par deux cyclistes qui s'étaient perdus et qui avaient occupé pour quelques minutes seulement la dernière place. Mais  cette fois, au lieu de continuer vers Hesdin nous tournâmes à gauche sur la D941 en direction d'Auxi-le-Château. L'ancienne nationale montait sans discontinuer jusqu'à atteindre la proximité de la prochaine étape. C'est là que l'incroyable s'est produit : un motard de la gendarmerie nationale m'a arrêté. Il s'est porté à ma hauteur et m'a sommé de me mettre sur le côté. Je devais rouler trop vite, me dis-je avec incrédulité.
Hé bien en fait non, il voulait que je laisse passer un convoi de motards en goguette. Petite halte sympathique mais des minutes précieuses s'écoulèrent.

Après une énorme descente vers Auxi, je retrouvai mes deux cyclistes qui venaient de faire tamponner leur carnet de route.Je décidai de faire de même chez une fleuriste accorte et allai manger sur place sur le pont enjambant l'Authie.

Je repartis un peu plus en forme mais toujours seul. Et c'est là que le vent fit son office. Je peinai et soufflai pour tenter d'avancer. Il allait s'en falloir de peu pour que je sois hors-délai au Crotoy, point de contrôle suivant. Direction Crécy-en-Ponthieu,célèbre pour sa bataille ayant opposé les archers anglais à la chevalerie française. Après un moment d'égarement, je fis demi-tour et me dirigeai à travers la forêt de Crécy pour rejoindre le Nouvion et par la suite Noyelles sur Mer et le parcours du bord de mer jusqu'au Crotoy.

Le Crotoy et la baie de Somme se profilaient enfin à l'horizon, j'allais pouvoir avoir le vent dans le dos. Après un contrôle in extremis, je devais rallier Hesdin. Direction Rue,Vron et Argoule pour longer l'Authie. Après m'être renseigné auprès d'un couple venu réserver un restaurant, je rejoignis Ponches puis deux jeunes garçons m'indiquèrent la direction d'Hesdin par Tortefontaine et ce fut la première côte difficile de la journée. Je la vainquis non sans mal, mais ce n'était qu'un début car la fatigue commençait à se faire sentir.
Mouriez,ville où j'avais pris un panneau de déclivité aigu, se présentait à moi : ce fut ma première descente de vélo. Et pas la dernière. Arrivé au sommet, la descente vers Hesdin fut rapide.
L'arrêt au café qui a vu défiler toute notre troupe le fut aussi.
Et hop, me revoilà parti pour réaliser l'impossible : arriver à Béthune pour prendre un train.

Mais la fatigue aidant, ce ne fut pas possible. La D94 se déroulait et de nombreuses plaques familières se rappelèrent à moi. Enfin, voici la D70 qui menait à l'arrivée. Ce fut aussi le crépuscule qui s'amorçait. Et ma deuxième défaillance à la sortie d'Eps, où je dus pousser ma monture dans le noir. La descente vers Pernes en Artois fut rapide et je m'habituais peu à peu à l'obscurité, aidé par la pleine lune et l'éclairage succinct que j'avais sur mon guidon. A partir de là, ce fut une longue descente dans le noir, mais le but approchait et le morale revenait. Dernier rond-point à la sortie de Choques, puis la rue d'Aire et enfin la salle de la Tannerie. J'y étais ! Enfin ...
Plus personne bien sûr, je n'avais pas prévenu que je ne lâchais rien... Un coup de fil, me rassura : je serai homologué !

Ne me restait plus qu'à rejoindre la gare pour retrouver l'héroïne du jour, ma chérie qui m'attendait avec deux autres crapules dans la voiture. Une traversersée de la foire plus tard,et je chargeai le vélo.
La route du retour fut reposante et je racontais mes péripéties à des oreilles attentives.

Vivement le 300 !

2 commentaires:

Crafton a dit…

Oh le malade... chapeau bas l'ami!

Patrick a dit…

Belle aventure !